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Interligue de Cherbourg: coaching et gestion de crises.

par Boris Hanin 26 Juillet 2015, 21:26

Quand la météo prend le dessus sur le projet de performance:

 

Premier jour de régate, l'équipe est remontée à bloc après ce très bon stage de préparation. Les coureurs sont motivés et nous les coaches sommes concentrés sur les éléménts de coaching que nous allons distiller aux enfants pour en tirer le meilleur. Nos routines de préparation sont au clair. Je partage un zodiac avec Carine, entraineur du club de Fécamp, nous suivront les manches des benjamins. Sous ma houlette, Gabin, Mathys, Anna, Lancelin; tandis que Julien, sur un autre zod, accompagne Noé, Marie et Louison.
Mais comme bien souvent dans le métier d'entraineur, tout ne se passe pas exactement comme on le souhaite ! Une fois sur la zone de course, le vent forcit et deux manches se courents dans des conditions très musclées. Bien que le vent de terre nous laisse une mer plate, c'est à environ 25 noeuds qu'il balait nos routines bien huilées.

Mathys craque: "J'ai trop mal, je ne peux pas tenir mon bateau, c'est trop dur, j'abandonne !!!". Impossible de contrôler ses émotions , il ne finit pas sa seconde manche.

Lancelin a mal au ventre, il pleure. Plus question pour moi de parler de côté favorable sur la ligne ou de lecture du plan d'eau. Je dois jongler entre deux rôles: l'entraîneur tyran qui pousse le coureur dans ses retranchement et lui interdit d'abandonner. Et l'entraîneur qui rassure et réconforte en passant du temps à l'aider à régler le bateau, à manger, boire et en donnant les conseils qui permettent simplement de finir une manche sans perdre le contrôle.

Même constat avec Anna sans compter les autres enfants de la régate qu'il faut aider à ressaler ou à se calmer. Une situation frustrante mais au final pleine d'enseignement. Nous sommes rappellés à l'odre par Eole, nous sommes encore dans un processus d'apprentissage avec les enfants et le projet de performance ne se fera pas sans projet de mâitrise dans toutes les conditions de vent.

Seul Gabin, petite force de la nature, ne bronche pas et truste la première place au classement générale. Il prend même le temps de s'extasier devant plusieurs dauphins qui viennent jouer avec les jeunes régatiers durant la course !

 

Jouer avec l'orgueil...

 

Etre entraîneur, c'est aussi s'essayer à faire un peu (beaucoup) de psychologie. C'est par exemple ce que je tente de faire auprès de Mathys après cette petite débacle que je viens de conter. Après concertation avec Julien, je décide de montrer le classement provisoire à Mathys. Il vise le podium à cette interligue mais son abandon lui coûte cher, il est relégué au fond du classement derrière des enfants bien moins talentueux mais qui ont eu la force et le courage de terminer leurs manches. Je compte lui donner une belle leçon sur l'abnégation et le refus d'abandonner, il vaut mieux finir dernier que d'abandonner. Je compte ainsi suiciter chez lui de l'orgueil pour le remettre sur les rails le lendemain.

Erreur ! Mathys s'effondre, persuadé d'avoir tout gâché et se sent minable d'avoir réagit de telle sorte sur l'eau. Ma psychologie de comptoir tombe à l'eau... Je dois maintenant rectifier le tir en discutant longuement avec lui et lui redonner un esprit conquérant. En fait rien n'est perdu, il a simplement griller son joker. A partir de 5 manches courues, la pire manche ne sera pas comptabilisée, il doit donc se donner à fond, ne pas abandonner quoiqu'il arrive et prendre chaque manche l'une après l'autre sans se poser de question. Finalement, ce coaching à terre sera payant, Mathys ne lachera rien et gagnera cette régate avec un travail acharné sur chaque manche.

 

La blessure de Marie:

 

Le troisième et dernier jour de régate, c'est une nouvelle gestion extra sportive qui se dresse devant nous. Au moment d'enfiler sa combinaison, Marie se plaint d'une douleur très forte à l'épaule, elle ne peut plus bouger. Nous prenons la décision de faire venir les pompiers car il est impossible de toucher le bras de Marie. Julien accompagne Marie à l'hopital avec les sapeurs venus sur place et je gère donc le groupe minime et benjamins avec des esprits quelque peu perturbés. Finalement, Marie reviendra avec pour diagnostic une crampe importante à l'épaule, un peu de repos et d'anti-douleurs suffiront. Encore un evennement qui montre que l'activité de l'entraineur est bien plus large qu'un simple encadrement d'une équipe sur une course ou un entraînement. Pour mémoire, pendant un déplacement avec des enfants, une fiche sanitaire de liaison est indispensable. Grâce à cette fiche, nous avons pu apporter les soins nécessaires à Marie et la faire sortir de l'hopital sans que les parents aient à faire 600 kilomètres aller-retour !

Malgré quelques imprévus, la Team Opti atteint ses objectifs. De belles performances sportives et une qualification pour tous à la CIP. Seule Marie devra retenter de se qualifier à la seconde interligue.

Malgré quelques imprévus, la Team Opti atteint ses objectifs. De belles performances sportives et une qualification pour tous à la CIP. Seule Marie devra retenter de se qualifier à la seconde interligue.

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